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6 mars 2013

Je veux poser partout un grand fracas.

"Je veux poser partout un grand fracas." Désormais que je sais tout... (J'ai vécu 17 ans de perte...17 ans sans ma mort. Et puis je l'ai retrouvée, dans une manche de tricheries. Ma mort. Voilà la dernière carte qu'il manquait à mon jeu de 17 ans : ma naissance posthume). Désormais que je sais tout, Je peux tout mourir aussi...tout de votre manière d'apprivoisés, de votre démarche d'éduqués, je peux tout connaître de cela. Et le ranger dans mon meurtre. Je sais ce que vivre veut dire parce que j'ai quitté son estomac. J'ai quitté sa famine de verbes, ses actes décoiffés et sa gorge sèche. Vivre est un suicidé trop rapide désormais, et il m'aura fallut naître ailleurs qu'en son geste maladroit. Il m'aura fallut même déchirer ses grands yeux pleins du jour pour agraffer à mon âme deux morceaux du chaos. Oui j'ai le regard en vrac lorsqu'il est mort. Seulement voilà la coupe que je me suis faite, instable, voilà la fièvre que je me suis passée sur les doigts pour en avoir d'écrivains, la phalange en sueur et des orages pleins les ongles. Désormais, Je suis mort. Et je suis mort bien plus longtemps que j'ai vécu, parce que l'instant ne m'intéresse plus : je le sais, cet instant d'équilibre, et je le renie. Mieux peut-être, je le hais. HAÏR Désormais que je sais tout, Je porte dedans mon ventre le stérile de mon acte ; enfant-meurtre. Dedans ma bouche la grossesse de ma haine. Ma langue du désastre ; accouchement ; H. Je tiens dans ma poitrine un temps de vitrail ; temps de lumières et de couleurs ; de toi. C'est dans une cathédrale brutale que je t'aime - La crucifixion au coin de l'œil, déjà - jusqu'à l'autel ; ce temps de carreaux brisés que je tiens ; mon martyr ; j'avance. Jusqu'à la croix - au miroir assoiffé, à la neige mutilé... - Temps d'oubli. J'ai communié à tout le concret de ton mirage ; manque. J'ai appris à avoir mes cernes pour buvards ; papier-larmes ; à y éponger la nuit. Sous mes yeux se cache la paume du poète. HAÏR L'infinitif qui habille mes étoiles. - avortement céleste - J'ai couru cette langue, peinte de cendres ; mémoires du feu ; avant d'haïr tout à fait... H. désormais je te hais comme les autres ; les odeurs de pierres ; jumelles du vertige. "Mon homicide est fendu de quatre lettres" HAÏR Il me fallait te le dire, je te l'ai dit : "Je t'ai entendue la deuxième fois beaucoup plus lourde que la première. Comme si le temps finissait toujours par s'entasser dans ta gorge. Elle était lourde ta voix, pleine de tes passés, couchée là, dans cette seconde fois." Et de te l'avoir dit je n'ai gardé qu'un silence ; le chanté du désastre ; Moi qui ne veut connaître que d'un mot le vacarme...qui ne sais que le tumulte d'Aragon lorsqu'il dit le présent. Hier, ou ce jour d'être passé par-delà ton langage : C'était sûrement trop simple... Trop le crépuscule dans ma gorge pour entendre ton mot. J'ai connu des enfants semblable à toi pour qui la rosée ne comptait pas. Pour qui seuls le tangible et sa sueur ne comptaient. J'ai appris avec elles à mordre la soie des années, à laisser se rompre la rumeur de mes mains sur les draps du temps - de leur temps peut-être - ... J'ai appris, j'ai appris grâce à elles, à ces comme toi, à crier plus fort que le ciel, à aimer mourir avant d'aimer vivre : je suis un poète, un mauvais certes oui, mais un poète tout de même. Il m'aura fallut le plus parfait, le plus aveugle miroir du réel ; me tenir au balcon de ton langage ; instant. Je m'en rappelle si beau, si instable, - ma naïveté chérie - le reflet brûlant d'un avortement plein la lèvre. Je me suis coincé il y a si longtemps un morceau de définitif dans le ventre, déjà 17 ans de ces grands yeux salés, de tout ce désordre de chaire... - Même pas la chaire de ma Nuit ; pas le rêve au pouls décisif, mais la chaire balbutiante, concrète. Voilà : la haine que je ne veux pas digérer, la mort que je veux écrire dans les recoins capricieux de ma nuit. Haïr. Embuer la vitre de mon âme de toute cette haine, de toutes ces fleurs sensibles qui brûlent derrière les étoiles, en avoir des épines pleins les yeux. "Ma rage est un rosier incandescent." Voilà ce que prononce la main du poète et ce qui prend vie dans mon ventre. Vous avez dans le votre le fantasme : l'illusion, c'est la définition que vous portez sous vos poitrines sèches, le lierre affamé qui s'y loge ; votre dictionnaire suicidé - ou fier, c'est pareil. Le mien connait la marée, fait passer dans mes veines l'écume du concret. Ce regard d'aubépine, je le connais, je le souffre. Et c'est sa morsure au goût d'écorce, sa sève plein l'estomac que je vous hais. HAÏR - Voilà au monde ce que je porte, comme à H. désormais. Désormais que je sais tout, tout de cela : de son cœur de tragédie grecque. De ses doigts de comptable. De ses yeux qui peut-être ont vu naître Rimbaud, Dostojevski et Céline, mais qui n'ont jamais su en trembler comme il faut. Désormais, pour être comme il faut je l'oublie : "Parce que je n'ai cessé, depuis que je t'oublie, de naître : la fin plein le poumon." - Pour être comme il faut j'ai dû naître à ma fin. - Mauvaise actrice, elle l'était, jamais je n'ai vu son maquillage trembler, jamais je n'ai vu se briser sous son front un regard fragile...jamais. Pour être comme il faut je l'ai lu, chaque soir, je l'ai laissé écrire au dos de mes paupières, et désormais je sais son soupir... (...) Aujourd'hui, à cet instant fragile ; présent-suicidé : adieu, J'ai ce bruit définitif d'âme tremblante et très mal coupée. "La mort ne fait que se prononcer" ; mais au moins se prononce-t-elle tout à fait : HAÏR
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  • On se perd loin sur les pétales salés. La voile, fleur de voyage, se déchire sous les larmes vertes qui tanguent au large, se brise sur tes paupières de roches, s'abbat au vent contre la falaise bleue de ton front, embrasse tes lèvres au courant d'affront.
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