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11 février 2013

Haïr parfaitement, c'est l'art du poète.

Je t'ai entendue la deuxième fois beaucoup plus lourde que la première, comme toutes les fois après elle. Comme si le temps finissait toujours par s'entasser dans ta gorge. Elle était lourde ta voix, pleine de tes passés, couchée là, dans cette seconde fois. C'était sûrement trop simple...trop le crépuscule dans ma gorge pour entendre ton mot. J'ai connu des enfants comme toi pour qui la rosée ne comptait pas. Pour qui seule la sueur du lendemain de notre vie ne comptait. J'ai appris avec elle à mordre la soie des années, à laisser se rompre les rumeur de mes mains sur les draps du temps...j'ai appris, j'ai appris grâce à elle, à ces comme toi, à crier plus fort que le ciel, à aimer mourir avant d'aimer vivre : à être poète. Il m'aura fallu le plus parfait, le plus aveugle miroir du réel, cette épice d'été rayonnant au coin de ta bouche. Je m'en rappelle si beau, si instable, - ma naïveté chérie - le reflet brûlant d'un avortement plein la lèvre. Je me suis coincé il y a si longtemps un morceau de définitif dans le ventre, déjà 17 ans des ces grands yeux salés, de tout ce désordre de chair...voilà la haine que je ne veux pas digérer, la mort que je veux écrire dans les recoins capricieux de ma nuit. Haïr. Embuer la vitre de mon âme de toute cette haine, de toutes ces fleurs sensibles qui brulent derrière les étoiles, en avoir des épines pleins les yeux. "Ma rage est un rosier incandescent." Voilà ce que prononce la main du poète et ce qui prend vit dans mon cœur. Vous avez dans le votre le fantasme : l'illusion, c'est le cœur que vous portez sous vos poitrines sèches, le lierre affamé qui s'y loge. Le mien connait la marée, fait passer dans mes veines l'écume du concret. Ce regard d'aubépine, je le connais, je le porte. Et c'est sa morsure au goût d'écorce, sa sève plein l'estomac que je vous hais.
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  • On se perd loin sur les pétales salés. La voile, fleur de voyage, se déchire sous les larmes vertes qui tanguent au large, se brise sur tes paupières de roches, s'abbat au vent contre la falaise bleue de ton front, embrasse tes lèvres au courant d'affront.
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